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Au fil des jours...
29 janvier 2013

Dernière sortie avant la nuit

Lorsque je sors dans la nuit, une poubelle, ma poubelle, à la main, je frissonne, attendant quelques secondes que mon corps évalue puis s'adapte à la froideur de cet hiver retrouvé. Puis je hume l'atmosphère pleine d'une odeur enivrante de maquis, persistante en dépit des frimas, agrémentée d'une lointaine mais chaude fragrance de bois qui brûle dans une cheminée voisine. Je descends les quelques marches du perron et me retrouve sous la nuit étoilée. Sans y penser mon visage se lève vers le ciel, satisfait d'y découvrir un firmament à la fois noir et étoilé. Depuis plusieurs semaines, le lampadaire impitoyable qui brillait juste après notre portillon, inondant la rue d'une lumière orangée sans âme, n'éclaire plus, laissant à la nuit le loisir de scintiller. Alors j'avance dans le noir et c'est à tâtons que je place le sac dans le bon conteneur, que j'ouvre le portillon et que je fais rouler le conteneur du jour sur le trottoir. J'observe la rue quelques secondes, notant sans y penser quelles fenêtres du voisinage sont éclairées, quelle voiture n'est pas rentrée, si un bus attend sagement l'heure du départ, tout illuminé sur sa tête de ligne, tel un dernier navire prêt à appareiller dans le noir d'une nuit océane. Le tout n'a pris qu'une minute, peut-être deux, le froid me saisit maintenant, je suis pressée de rentrer. En rentrant dans le jardin, j'aperçois la silhouette blanche et lourde de la chatte qui me sachant dehors m'a rejointe en quelques bonds, profitant de cette occasion pour se dégourdir une dernière fois les pattes avant la nuit qu'elle refusera catégoriquement de passer dehors. Une course brève pour sauter et grimper sur un tronc incliné, quelques étirements pour éprouver griffes et muscles, un bond sur une hypothétique proie qui sera aussi bien un insecte qu'une feuille morte, et pfuit, la voilà déjà en haut du perron, me devançant de quelques pas, toujours, pour être bien certaine que je ne tenterai pas de l'oublier dehors, ce dehors finalement inhospitalier une fois la porte et les fenêtres refermées sur la chaleur et la lumière de la maison.

 

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