Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au fil des jours...
30 janvier 2007

Souvenirs douloureux...

Lettre à Alisé,

Lundi 4 février 2002.

Il fait gris et depuis 4 jours tu es partie.

Il fait froid et je tremble.

Depuis un mois déjà, je tremble…

Tu m’avais déjà quittée et moi je te gardais comme mon plus beau cadeau.

D’autant plus précieux que tu étais arrivée très vite, de façon inespérée, un peu inattendue : ta 1ère date était celle de mon anniversaire, c’est te dire comme je te chérissais déjà !

Nous t’attendions tous. Que t’est-il arrivé ?

Peut-être que nous ne le saurons jamais.

Peut-être que nous le saurons… Et alors ?

Tu es partie et c’est bien tout ce que je peux retenir.

Secrètement, je tentais bien de te retenir, mais tu as fini par me glisser entre les doigts : tu étais très douce.

La sensation était à la fois terrifiante et réconfortante.

Tu es partie.

Tu me laisses comme une coquille vide, un peu cassée.

C’est comme un songe joyeux, fait de sérénité et de plénitude qui s’est s’achevé beaucoup trop brutalement : une immense frustration, un très grand regret, une méga peine…

Alors, je m’endors avec le secret espoir que ce n’est qu’un cauchemar, et qu’enfin, je vais te sentir t’étirer au creux de mon ventre… En vain.

Tu m’a quittée. Tu nous as quittés.

Le gris fait place à quelques éclaircies passagères… Le printemps reviendra bientôt, avec de nouveaux projets !

Tu allais naître à la campagne, nous vivrons cette nouvelle aventure sans toi : tu me manqueras… Tu faisais déjà partie de la famille, nos projets t’avaient déjà accueilli. Il faut les rebâtir sans toi…

Je penserai à toi.

 

Voilà ! Il y a des périodes dans l'année où l'on se demande pourquoi on se sent si mal alors que "tout va bien !"....... Pour moi, c'est vers Noël et là, maintenant... Ce sont quelques mauvais jours à passer, voilà tout !

Plein de belles choses me sont arrivées depuis, mais celle-ci reste comme une empreinte très profonde dans ma vie, en dépit (ou à cause ?) du silence qui entoure toujours ce type d'évènement : la perte d'un enfant "qu'on n'a pas connu"... Celui-ci m'a quitté à quatre mois révolus, et plus jamais personne n'en parle... Il ne me reste que cette lettre à partager...

Publicité
Commentaires
H
Mes chères Laurence*, Silo, Tante Arlette, et toutes celles que je ne connais pas si bien mais avec qui nous partageons ce douloureux secret... je vous envoie des pensées émues et pleines de compassion. Pour moi aussi, la maternité a été un long chemin parsemé de difficultés, heureusement transfiguré par la naissance de mes filles... même si, le handicap est venu ajouter une ombre au tableau. Après ma séparation, je suis tombée enceinte de mon amoureux, et j'ai perdu cette petite surprise miraculeuse que les médecins commençaient tout juste à considérer comme un foetus, avec une souffrance infinie. Je n'ai plus d'amoureux, j'ai passé 40 ans... je n'aurai plus d'enfants et c'est un renoncement profond et très douloureux.<br /> Accepter les émotions dans sa vie et garder le souvenir des épreuves, des chagrins, d'un petit bébé parti trop tôt, n'empêche pas de vivre, ni de continuer à avancer, ni d'accepter un jour que ce bébé soit parti trop tôt... Mais il a existé dans notre vie. Nous avons le droit de nous en souvenir et de le dire. Pourquoi entendre, "Non, tu n'as pas mal ! arrête de nous soûler avec ta souffrance", alors qu'on peut dire "tu souffres, je respecte ta souffrance et je sais que tu vas pouvoir la surmonter"... <br /> Merci Laurence* de ta si belle lettre si émouvante...<br /> Pour celles qui veulent lire... "Le deuil de maternité" de Muriel Flis Trèves m'a fait du bien...
Répondre
V
je vois que j'ai fait couler de l'encre...<br /> mesdames desolée de vous avoir choqué ...de la à croire que je suis aigri ,je le crois pas , mais c'est vrai que je relativise beaucoup , je prends une certaine distance avec les émotions, la mort c'est la vie ,même si la vie est dur parfois et que la mort vienne trop tôt pour certain , je crois pas me faire comprendre ,mais c'est vrai que je positive beaucoup et que je refuse de vivre avec de la grisaille dans mon coeur , parce que ceux qui m'entoure ( entre particulier mes 3 enfants et mon compagnons depuis plus de 20 ans )le mérite pas et qu'il merite le bonheur que j'essaye de leur apporter chaque jour.mes ainers savait que j'etais enceinte et ont su que leur...frére/soeur ...ne verrait jamais le jour;que la vie ,la nature ne l'a pass voulu..<br /> j'en avais envi de ce 3 eme....mais ça allait pas etre celui la ....je comprends ta douleur , la votre , je compare souvent la vie a un train , je refuse de rester sur le quai<br /> encore désolée ......
Répondre
L
très tendre pensée pour toi et pour Alisé... prénom léger comme un papillon qui disparaît dans un froissement d'ailes... sans un bruit...<br /> Bisous.
Répondre
K
Le temps ne fait pas disparaître la peine, mais il l'adoucit.
Répondre
S
pas encore reçu...je surveille ;)
Répondre
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité